Quatre-vingt-dixième des 101 départements français, il doit son jeune âge au caractère résistant des Belfortains qui contribuèrent vaillamment au maintien de leur territoire dans le patrimoine français. Son histoire est bien tumultueuse, car de tout temps cette terre géographiquement stratégique fut l’objet de convoitises. En effet, porte de Bourgogne et d’Alsace, couloir naturel et voie de passage, son appartenance évolua au gré des évolutions politiques et des conflits.

Mais Belfort a offert le fait le plus mémorable de son histoire lors de la guerre franco-prussienne de 1870. Alors que l’Alsace est investie par les troupes prussiennes, Belfort, partie intégrante du Haut-Rhin, se retrouve en première ligne. La citadelle défendue par le colonel Denfert-Rochereau résiste 103 jours aux assaillants, même après la défaite de la France. Le 10 mai 1871, le traité de Francfort met fin au conflit.
L’Alsace et une partie de la Lorraine sont cédées aux Allemands, mais en raison de leur héroïsme et de leur bravoure, Belfort et 105 communes sont les seules parties de l’Alsace à demeurer françaises, sous le nom d’arrondissement subsistant du Haut-Rhin.
En 1918, La Grande Guerre prend fin. L’Alsace réintègre la France mais Belfort, qui avait évolué administrativement de façon bien différente, ne rejoint pas le Haut-Rhin. En janvier 1921, Edmond Miellet, député de la ville, défend alors la création d’un département de Belfort s’appuyant sur des arguments démographiques, économiques, administratifs, patriotiques mais aussi linguistiques. La proposition est adoptée par le Parlement en décembre 1921, il faudra toutefois attendre le 11 mars 1922 pour que le Territoire de Belfort naisse officiellement.