Publié le 15 février 2023

Orne : bilan et perspectives du contrat de présence postale

Alors que La Poste, l’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF) et l’État viennent de renouveler le contrat de présence postale pour la période 2023-2025, Sophie Douvry, présidente de la commission départementale de présence postale territoriale (CDPPT)¹ du département de l’Orne, dresse un bilan des actions menées depuis son élection en novembre 2021 et confie ses attentes concernant le nouveau contrat.

Sophie DouvryPrésidente de la CDPPT du département de l’Orne
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Comment définiriez-vous le rôle de la CDPPT ?

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Sophie Douvry : La CDPPT est une commission composée d’élus au service des élus. Son rôle est essentiel pour coconstruire avec les maires les réponses adaptées en termes de présence postale, de travaux ou de besoins en équipement. C’est une instance centrée sur le développement territorial où le dialogue est permanent. Le lien avec le groupe La Poste est assuré avec un interlocuteur privilégié en la personne de Gilles Havard, délégué territorial du groupe La Poste pour le département de l’Orne.

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Pouvez-vous citer des actions menées depuis votre élection ?

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Sophie Douvry : D’abord, la lutte contre l’illectronisme. Je pense notamment à l’installation d’ilots numériques, un travail engagé depuis plusieurs années et qui s’est accéléré en 2022. Sur les 45 agences postales que compte le département, la moitié en sont aujourd‘hui équipées. Ces ilots offrent un accès à Internet et permettent aussi de scanner ou d’imprimer des documents. Le personnel en agence, quant à lui, accompagne les usagers afin qu’ils s’approprient ces outils numériques. Ce service s’adresse à la fois aux personnes d’un certain âge, souvent dépourvues de matériel, mais aussi aux jeunes, plus à l’aise avec leurs smartphones mais pouvant rencontrer des difficultés à réaliser des démarches en ligne.

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D'autres actions sont-elles menées en termes d'inclusion numérique ?

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Sophie Douvry : L'année 2022 a vu la poursuite du déploiement du réseau France services avec les labellisations des bureaux de poste de Putanges-le-Lac et du Mêle-sur-Sarthe. C’est aussi l’année de l’implantation d’une "Étape Numérique" au cœur du département à Argentan. Cet espace est désormais opérationnel. Il est accessible pour des rendez-vous avec une conseillère numérique de La Poste mais aussi aux associations locales qui souhaitent organiser des ateliers.

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Concernant les ateliers numériques, la CDPPT de l’Orne a financé un programme de formation. Pouvez-vous nous en dire plus ?

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Sophie Douvry : Nous avons un partenariat avec l’association La Boîte aux lettres. Après avoir soutenu leur projet de bus numérique qui a ensuite été repris par le conseil départemental, nous les avons accompagnés d’octobre à décembre dans l’organisation d’une formation au numérique. 4 communes, toutes dotées d’une agence postale avec un ilot numérique, ont bénéficié de ces modules qui ont été unanimement appréciés. Nous poursuivrons ces sessions de formation en 2023 dans d’autres lieux.

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Outre la médiation numérique, quels sont les autres temps forts de votre mandat ? 

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Sophie Douvry : Ces dernières années ont été marquées par la création de nouveaux points de contact dans des formats inédits. Sur le pôle industriel de Caligny, près de 2 000 actifs bénéficient aujourd’hui d’un service de conciergerie dans un local mis à disposition par Faurecia. Depuis leur lieu de travail, les personnes peuvent ainsi récupérer des instances ou faire des envois. Nous avons également accompagné l’ouverture de deux autres sites atypiques. À Condé-sur-Sarthe, dans une galerie commerçante, et à la gare SNCF d’Alençon avec à chaque fois des horaires adaptés. À Tanville, dans une zone blanche au cœur de la forêt d’Ecouves, un "Relais Poste" a ouvert dans une ancienne école qui a été réhabilitée. Cet espace multiservices regroupe une épicerie, un bar restaurant, un tiers lieu numérique et culturel et un service de location de vélos. Grâce aux modifications apportées dans le contrat de présence postale sur la période 2020-2022, la CDPPT a pu participer au financement de ce projet.

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Quelles sont vos attentes concernant le contrat de présence postale 2023-2025 ?

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Sophie Douvry : Renforcer la défense de la ruralité. Jusqu’à présent, de nombreux efforts ont été consentis pour soutenir les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Je souhaite qu’il en soit de même pour les territoires ruraux et que le nouveau contrat de présence postale tienne compte de cette spécificité et de l’importance du maillage postal en région. Je suis aussi attentive à une meilleure prise en compte des moyens à disposition par rapport au nombre d’habitants. 

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Vous proposez enfin d’adapter le montant des indemnités pour les agences postales.

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Sophie Douvry : Des élus jouent le jeu et font le choix d’adapter les horaires de leur agence postale voire d’en augmenter l’amplitude pour répondre à des besoins identifiés. Actuellement, la rémunération accordée est fixe quels que soient les horaires et l’engagement de la collectivité. Je suggère de conserver un seuil minimum et de réfléchir à des moyens pour récompenser et motiver ces efforts.

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